Les Classiques
Elle dit : “j’aime le marbre pour la taille et le toucher” et aussi “j’aime la rondeur”; car elle goûte que la femme comme la terre soit pleine et ronde dans la sensualité sage de bassins épanouis, ou que fleurisse à l’apogée de sa poitrine un printemps en lieu d’enfant.
“Femme dévorée de figures innombrables”, songeuse, grave, nostalgique ou sereine, elle se montre plus présente lorsqu’elle s’absente en quelque symbole, déesse égyptienne, femme phoenix à tête de bélier, “qui dont est-elle… elle est délicieusement dure et inexplicablement souple”, cette autre qui est encore la même dans la seule instance de son corps blanc et lisse ; érotisme qui ne provoque que d’être, ainsi ces grâces en figure de danse, ou celle-ci dont les cheveux épars en avant son éventail à cacher la tête au corps replié pour la prière ou pour l’amour.
Est-ce son reflet que cette force douce, le miroir de quelque équilibre idéal que sculpte Florence de Ponthaud, ou bien encore ce “mouvement mystérieux” dont parle le poète, et qui “la transformant incessamment en soi-même” est manière de “conclure à elle”, peut-être à nous, soeurs, femmes ?
Claudine Helft
Poète, journaliste, critique littéraire
de l’académie Mallarmé, présidente du prix Louise-Labbé